Maison De Chanvre

Écorce de la tige de chanvre : une ressource aux multiples applications

Écorce de la tige de chanvre : une ressource aux multiples applications

Écorce de la tige de chanvre : une ressource aux multiples applications

Un trésor discret niché dans la tige du chanvre

Quand on parle de chanvre, nos esprits vagabondent souvent vers les graines nutritives, les fleurs riches en cannabinoïdes ou encore l’huile aux propriétés apaisantes. Mais qu’en est-il de cette partie que l’on regarde à peine et qui pourtant regorge de promesses ? Je parle de l’écorce de la tige de chanvre, aussi appelée chènevotte ou fibre de chanvre selon le traitement qu’on lui réserve. À première vue rustique, presque banale, elle est en réalité un pilier ancestral, capable de se glisser dans nos maisons, nos vêtements, et même nos champs… en toute discrétion.

Dans cet article, je vous propose de plonger dans le cœur de cette matière, brute et noble à la fois, pour révéler les usages qu’on aurait presque oubliés — ou que l’on (re)découvre avec un enthousiasme teinté d’étonnement.

Écorce et fibres : petite anatomie de la tige de chanvre

La tige de chanvre se compose de deux éléments principaux : la partie centrale tendre et ligneuse, que l’on appelle la « chènevotte », et l’écorce externe fibreuse. C’est cette dernière, aussi appelée « liber », qui renferme les longues fibres réputées pour leur solidité et leur souplesse. Lorsque l’on traite la tige, on sépare ces deux matériaux pour différents usages – c’est tout un art, ancestral mais toujours d’actualité.

Il est fascinant de voir à quel point la nature n’a rien laissé au hasard : le centre assure la rigidité, tandis que la partie externe, elle, offre flexibilité et résistance aux intempéries. Un équilibre parfait, que nos anciens avaient bien compris. D’ailleurs, mon grand-père, agriculteur au cœur du Poitou, m’avait un jour raconté comment, étant jeune, il aidait à « rouir » le chanvre dans la rivière pour faciliter la séparation des fibres. Une tradition presque oubliée… mais qui revient doucement dans certaines régions.

Une matière aux mille visages

L’écorce de chanvre ne se contente pas d’être un simple déchet agricole. Son potentiel est tel qu’elle a trouvé sa place dans une multitude de domaines, parfois très inattendus. Voici quelques-uns de ses usages les plus remarquables :

Chanvre et santé : un rôle plus discret, mais bien présent

On parle rarement de l’écorce de chanvre en termes de santé… et pourtant, elle n’est pas en reste. Bien qu’elle ne contienne pas de CBD ou d’autres cannabinoïdes à proprement parler, les fibres de chanvre peuvent jouer un rôle dans le bien-être indirectement :

En somme, même si indirect, le lien entre fibres et santé est bien réel. Et je peux vous le dire par expérience : dormir dans du linge de lit en chanvre change les nuits. C’est comme si la peau respirait mieux, et l’on se réveille avec une sensation de légèreté très agréable.

Un choix durable face aux enjeux écologiques

Utiliser davantage l’écorce de chanvre, c’est aussi répondre à un besoin urgent de cohérence écologique. La plante pousse rapidement, nécessite peu d’eau, capte le carbone et régénère les sols. En valorisant toutes ses parties, on réduit le gaspillage et maximise les bénéfices environnementaux.

Chaque fibre compte. Contrairement au coton, intensif en eau et en produits chimiques, le chanvre prospère sans traitements agressifs. Il remet naturellement en question nos modes de production. De l’écorce naît cette résistance au temps, presque une leçon de sobriété que la nature nous enseigne à nouveau.

Vers un avenir façonné par les fibres de chanvre

La redécouverte moderne de cette ressource ancienne s’inscrit dans un mouvement plus vaste de retour à l’essentiel. Architectes, designers, agriculteurs, artisans… tous semblent puiser dans ce réservoir végétal des solutions écologiques, durables et esthétiques. Même les grandes marques s’y mettent, dans une volonté affichée de réduire leur impact environnemental.

Et si on poussait le rêve encore plus loin ? Je m’imagine parfois une maison construite en chanvre, meublée avec des fibres naturelles, chauffée par la chaleur douce conservée dans les murs. Une maison vivante, qui respire. Utopie ? Peut-être. Mais c’est précisément ce genre d’utopie poétique qui pousse les choses à changer.

Comment intégrer l’écorce de chanvre dans son quotidien ?

Vous vous demandez sûrement comment tirer parti de cette matière au quotidien ? Voici quelques idées simples et accessibles :

En intégrant morceau par morceau cette fibre dans notre quotidien, on s’inscrit dans une démarche équilibrée, entre respect du vivant et bien-être personnel. Un peu à la manière des vieux grimoires oubliés dans les greniers de nos grands-parents, l’écorce de chanvre recèle une sagesse que l’on a intérêt à écouter à nouveau.

Un regard neuf sur une matière millénaire

Redonner ses lettres de noblesse à l’écorce de chanvre, c’est réapprendre à observer la matière avec attention, humilité et gratitude. Ce qui était jadis relégué dans les champs comme une simple enveloppe devient aujourd’hui l’une des clés de notre avenir durable.

Ce retour aux sources me ramène à une promenade dans les champs de chanvre de Bretagne, il y a quelques années, lorsque j’ai caressé de la main une tige séchée restée après la récolte. Rugueuse, fière, vivante. C’était là, dans ce simple geste, que j’ai compris à quel point le naturel peut encore nous étonner.

Alors, la prochaine fois que vous croiserez une tige de chanvre ou que vous enfilerez une chemise en fibres naturelles, pensez à l’écorce. À ce manteau humble, mais valeureux, qui habille une plante d’exception… et qui pourrait bien habiller aussi un futur plus doux, plus juste, plus en harmonie avec le vivant.

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