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Il y a longtemps, un menuisier m’a dit en caressant un vieux meuble : « Le bois, c’est comme une peau vivante. Soit tu la laisses respirer, soit tu la maquilles. » Cette phrase m’est restée, tout comme l’odeur des copeaux humides dans son atelier niché au cœur des Cévennes. Aujourd’hui, alors que je passe toujours beaucoup de temps à bricoler, restaurer, protéger… je me rends compte à quel point cette métaphore est juste. Et lorsque l’on évoque la préservation du bois, une question revient sans cesse : lasure ou vernis, que choisir ?

Dans cet article, je vous propose de lever le voile sur ces deux traitements bois. Deux approches très différentes, deux intentions presque philosophiques en matière d’entretien… Mais surtout deux effets bien distincts sur notre bois, si cher à notre habitat naturel et chaleureux.

Qu’est-ce que la lasure ? Un soin protecteur dans le respect du bois

Imaginez un soin hydratant que l’on appliquerait sur une peau rugueuse après une longue journée au soleil : la lasure agit de la même manière sur le bois. Elle le nourrit, le protège, tout en le laissant respirer. Contrairement à d’autres finitions plus “cosmétiques”, la lasure renforce l’essence même du matériau sans le travestir.

Elle pénètre dans les fibres du bois, sans les obstruer, et forme une fine couche microporeuse qui laisse circuler l’humidité. C’est ce qui en fait un traitement parfaitement adapté aux bois extérieurs, exposés aux intempéries, aux UV et aux cycles de gel/dégel.

Les caractéristiques principales de la lasure :

  • Microporeuse : elle permet au bois d’ »expirer » l’humidité intérieure
  • Satinée, transparente ou semi-opaque : elle sublime les veines du bois
  • Protection contre les UV et les moisissures
  • Application simple au pinceau ou au rouleau, en couches successives
  • Entretien facile : elle s’effrite rarement, ce qui évite de poncer avant de remettre une couche

J’utilise personnellement des lasures naturelles à base d’huile de lin ou de chanvre — plus respectueuses de l’environnement et parfaitement en phase avec mes valeurs. La lasure au chanvre par exemple, que j’ai testée sur les volets de ma tiny house, offre non seulement une protection efficace mais diffuse une odeur douce et apaisante. Elle me rappelle les balades en forêt après la pluie…

Et le vernis alors ? L’armure esthétique du bois

Le vernis, quant à lui, agit comme une véritable carapace. Imperméable, brillant, et souvent très résistant, il fige le bois dans un état — le sien — un peu comme une photographie figerait un sourire.

Contrairement à la lasure, le vernis ne pénètre pas profondément. Il crée un film en surface qui empêche totalement les échanges avec l’extérieur. Certes, cela protège le bois des agressions (rayures, humidité, produits chimiques), mais cela le rend aussi dépendant de ce revêtement. Une fois verni, le bois ne peut plus respirer ni réguler son humidité.

Les caractéristiques principales du vernis :

  • Film étanche et protecteur
  • Finition brillante, satinée ou mate, souvent plus esthétique à l’œil
  • Idéal pour les surfaces intérieures comme les tables, meubles, parquets
  • Moins adapté à l’extérieur : peut cloquer ou craqueler avec le temps
  • Nécessite un ponçage important pour être rénové ou retiré

Je me souviens d’un vieux secrétaire en bois de chêne verni des années 60 que j’ai récupéré dans un grenier. Le bois y semblait figé, presque plastifié. Il m’a fallu plusieurs heures de décapage pour lui redonner son éclat naturel… mais quelle joie ensuite de le nourrir avec une huile végétale douce et respectueuse. Le bois semblait revivre.

Lasure ou vernis : qui gagne le match selon l’usage ?

La réponse réside dans la destination du bois. S’agit-il d’un objet décoratif, d’un meuble, d’une boiserie extérieure soumise au vent, à la pluie et au soleil ? Ou plutôt d’un plan de travail, d’un escalier ou d’un parquet soumis aux frottements du quotidien ? La subtilité se loge dans les détails de l’usage.

Pour l’extérieur :

  • Optez toujours pour une lasure. Elle tient mieux face aux éléments, ne s’écaille pas, et permet un entretien simple.
  • Privilégiez les versions naturelles si vous êtes dans une démarche écoresponsable (huile de chanvre, cire végétale, etc.).

Pour l’intérieur :

  • Le choix est plus libre. Si vous aimez les finitions impeccables, brillantes, et durables, le vernis est un allié efficace.
  • Pour les amateurs de textures authentiques et chaleureuses, une lasure intérieure ou une huile de protection matifiante conviendra mieux. Elle révélera le grain du bois tout en le protégeant.

Un petit détour par la nature : et si on revenait aux sources ?

Quel plaisir de renouer avec des méthodes anciennes, respectueuses de la matière et de ceux qui l’utilisent ! Nos aïeux traitaient leurs bois à l’huile de lin, à la cire d’abeille, ou même à l’huile de chanvre – une technique ancestrale dont l’usage revient doucement sur le devant de la scène grâce à ses qualités exceptionnelles de pénétration et de durabilité.

L’huile de chanvre a ce petit “je ne sais quoi” que j’apprécie particulièrement : une onctuosité naturelle, des propriétés antifongiques, une teinte légèrement dorée qui sublime les bois clairs. Certains artisans l’utilisent même pure, en frottant simplement le bois au chiffon, comme on caresserait une surface précieuse dans un geste méditatif.

Et surtout, elle est issue d’une plante locale, durable, que nous cultivons en France depuis des siècles. Le lien est donc direct entre la terre, la main qui façonne, et l’objet que l’on protège. Une belle boucle de sens, non ?

Astuces de terrain : ce que l’expérience m’a appris

Voici quelques conseils issus de mes petites expérimentations :

  • Sur bois ancien, nettoyé mais pas poncé à blanc, la lasure accroche souvent mieux. Elle respecte les irrégularités et s’y inscrit harmonieusement.
  • Avant de vernir un meuble, testez toujours la finition sur une partie cachée : l’effet “vernis plastique” peut parfois surprendre.
  • Ne travaillez jamais à des températures trop basses ou trop élevées : cela influence la pénétration des produits.
  • Un ponçage doux entre deux couches (même au papier de verre 220) améliore significativement l’adhérence et le rendu final.

Et bien sûr, soyez toujours à l’écoute du bois. Observez sa teinte, son humidité, sa douceur au toucher. Le bois parle à celui qui lui accorde du temps. Il nous dit s’il absorbe bien, s’il a soif ou s’il est prêt à recevoir notre soin.

Dernières pensées… comme un souffle de bois dans l’air

En fin de compte, le choix entre lasure et vernis évoque presque une question d’éthique : voulez-vous un bois vibrant, vivant, respirant ? Ou un bois figé, magnifié, mis sous cloche comme un trésor ? Les deux ont leur charme, leur usage, leur justification.

Mais à titre personnel, le choix est souvent évident : je préfère laisser le bois nous parler, plutôt que de l’enfermer. Je préfère un vieux banc un peu patiné par le soleil et nourri à l’huile, qu’un meuble éclatant de brillance mais privé de son grain. Le bois, comme nous, a besoin de respirer pour durer.

Et vous, quelle relation entretenez-vous avec vos bois ? Plutôt poète lasure ou esthète du vernis ?

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